Pour revenir un peu sur les événements de cet été, je voulais partager avec vous une chouette expérience : la fameuse rando Millouse, à laquelle j’ai eu la chance de participer avec les copines de Seyne. Cet événement d’envergure internationale est organisé par le Club Sportif de La Blanche, et le but est simple : monter jusqu’au fort de Dormillouse pour un apéro convivial, puis redescendre dans la journée.
Cette fois, je n’ai pas pris la Poullette , mais j’y suis allée avec une collègue de travail. En route, nous avons fait une rencontre improbabel : Barish, un jeune ingénieur kurde, originaire de la partie turque du Kurdistan. Il était en plein road trip post-études. On l’a invité à se joindre à nous pour ravitailler l’équipe du Club Sportif de La Blanche. Pour lui faire vivre une expérience Incroyable , dans le but de lui transmettre la mulite aiguë, afin qu’il puisse répandre la sainte parole muletière au Kurdistan.
Nous sommes arrivés vendredi soir, juste à la tombée de la nuit. Après avoir installé le campement sur le parking et partagé un petit apéro, nous avons profité d’une bonne nuit de repos sous la fraîcheur des montagnes, prêts pour la journée qui s’annonçait.
Le lendemain matin, tout le monde se réveille doucement. Une fois le café pris, on commence à préparer les bestioles, à charger les provisions (apéro, chips, et bien sûr l’accordéon, indispensable à l’accordéoniste pour l’ambiance musicale). Et zou, c’est parti pour l’ascension !
La montée a duré environ deux heures. La colonne de bestioles s’est mise en marche, et c’était beau à voir. Le chemin s’est déroulé sans encombre, à une exception près : une attaque de pastèque ! J’avais une jument avec des caisses en plastique, et la pastèque était calée dedans. Arrivés presque en haut, avec les secousses, elle a commencé à rouler un peu partout (la pastèque pas la jument) . La jument, surprise par le bruit, nous a fais un petit coup de stress mais on a bien géré la situation. Finalement, nous sommes arrivés au fort tous en forme et entiers.
Une fois là-haut, nous avons débarqué les bestioles, sorties les chips et le pinard, et c’était enfin l’heure de profiter ! Apéro avec vue imprenable sur les nuages qui arrivait avec l’orage de l’après-midi , On a même eu droit à un lever de drapeau, suivi de « La Marseillaise » et d’un morceau de « Bella Ciao » joué à l’accordéon. Un moment improbable ! Cependant, le ciel s’est rapidement couvert, et nous avons entamé la descente pour éviter la pluie.
Le calme avant l’apéro
La redescente a démarré de façon plutôt sportive, les bestioles bien motivées, mais tout le monde a trouvé son rythme. En chemin, nous avons croisé un papé un peu fatigué, et de loin, notre petite colonne de mulets avait des allures d’exil napoléonien, c’était assez amusant. Finalement, tout le monde est rentré en forme.
Après avoir plié bagage, nous avons quitté les copines de Seyne, mais pas avant de boire un dernier verre avec notre Barish national. J’espère qu’on lui aura laissé de beaux souvenirs !
En bref, c’était une superbe escapade sur une journée, et je pense qu’on remettra ça l’année prochaine ! Des bisous, et à bientôt pour d’autres escapades sur la mulerie, les loulous !
Bonjour et bienvenue sur « La Mulerie ». Aujourd’hui, je vais vous raconter notre petit tour dans les Alpes, sur le Tour du Blayeul, une montagne située dans les Alpes du Sud.
Pour poser un peu le contexte, nous sommes partis il y a 1 mois avec deux amis que nous avons rencontrés à la fête du mulet de Seynes-les-Alpes. Il faudra un jour que je vous parle de ce petit coin des Alpes du Sud, une jolie vallée agricole qui historiquement vivait de l’élevage de mules.
La petite randonnée, qui s’est déroulée en itinérance sur 4 jours, faisait le tour du Blayeul, avec un départ de Seynes-les-Alpes et une arrivée prévue dans le petit village de Barles. Dans ce petit billet de blog, je vous propose de venir faire un tour avec moi pour voir ce qui s’est passé jour par jour.
Jour 0
Jeudi, jour du départ, tout est prêt pour nos 4 petites heures de route avec le camion magique. C’était pour moi mon premier « gros » transport avec un van et le baptême du feu pour le camion magique. Le stress des premières fois était présent, mais nous sommes arrivés à bon port et avec un accueil chaleureux des copains là-haut. Une fois la Susu déposée avec Junior le fougueux et Fidji la belle blonde, nous sommes partis chercher nos deux protagonistes restants, AKA Baguette Magique et Uma, la belle dame des montagnes. Une fois les préparatifs faits, nous sommes partis faire un bel apéro et un gros dodo pour préparer notre petite escapade.
Jour 1
Vendredi, jour du départ, nous nous retrouvons vers 9h pour sortir les bestioles. Cette phase de préparation est une des grosses étapes de la journée. Pour la première fois, il nous a fallu bien une grosse heure et demie pour répartir le matériel sur les bêtes. Pour choisir le matériel, chacun a rapporté ce qu’il avait, et nous avons choisi collectivement comment répartir les affaires.
Vers 11h, la caravane décolle, et nous voilà partis pour notre première randonnée itinérante sur 4 jours. Les étapes étaient prévues pour être courtes, et toute l’étape de Seyne-les-Alpes à Verdaches s’est déroulée comme sur des roulettes, avec une petite pause le midi sur un petit plateau herbeux.
Le soir, nous arrivons aux alentours de 17h dans le petit pâturage tout charmant pour monter notre premier camp, les premiers parc à monter, les premiers plantage de tente du périple, et aussi le premier repas du soir. Cette petite étape de la journée prend encore une grosse heure, et après ça, une grosse nuit de sommeil : couchés à 21h, réveil à 7h. Personnellement, j’ai plutôt bien dormi malgré les températures négatives et la petite gelée du matin.
Jour 2
Le matin du deuxième jour, premier démontage de bivouac. Chacun des humain de cette petite expédition trouve sa place : l’un prépare le café, l’autre range la tente, pendant que l’autre va au petit coin ( plus ou moins dans cette ordre ) . Une fois le bivouac rangé, il faut défaire les parcs et préparer les bêtes, et mine de rien, ces trois petites étapes de rangement du bivouac, rangement des piquets et préparations/chargement des bêtes, ça prend un petit paquet de temps (opérations sur les 8h avec un départ à 11h).
Et pour cette deuxième journée , la caravane redécolle en direction d’une petite bergerie pas loin du sommet du Blayeul. Une étape avec principalement du dénivelé, avec en arrière-plan les montagnes des Alpes provençales qui défilent tranquillement au pas des mules. Nous sommes passés dans un petit creux de vallée où un âne attaché à un arbre a réussi à détruire la longe et sortir de son parc pour venir nous rendre une petite visite. Une fois la situation gérée, nous avons terminé tranquillement notre petite étape en arrivant à la petite cabane de berger.
Une fois l’étape terminée, rebelote : on dégarnit les équidés, on prépare les parcs, et une fois tout ça fait, on remonte le camp. Pour cette nuit, pas de tente mais un petit lit à ressort dans la cabane, des plus confortables. Le montage de la tente est remplacé par une petite découpe de bois pour alimenter la cheminer, et le temps gagné sur le montage du camp se transforme en petit apéro avec une vue qui n’est pas des plus moches. Après un bon repas (yum yum et soupe lyophilisée), on est reparti pour un gros dodo au coin du feu.
Jour 3
Le jour 3 commence avec une vue plongeante sur notre petit troupeau de mules. Après un petit déjeuner à regarder les montagnes, nous avons replié notre bardas, rangé la cabane, et zou, rebolote pour la préparation des bêtes, ce qui nous fait partir vers 10h. Nous sommes partis pour l’une mes journées préférées de ce petit séjour.
La journée commence par la descente du Blayeul pour regagner le GR qui nous amène à rejoindre La Javie. Toute la première partie de la journée se passe dans un petit morceau des Alpes bucolique avec le petit bourg de Boullard. Nous redescendons dans les cailloux tout noirs pour arriver sur la petite vallée de La Javie.
Une fois dans cette jolie vallée, nous avons suivi la Bléone sur un petit chemin escarpé qui longe la rivière sur quelques kilomètres avant de prendre un chemin nous faisant remonter au col de l’Escuichière, l’arrivée de notre étape du jour. Sur cette étape, le décalage de biotope était rigolo : le matin, nous étions dans une région au décor alpin, alors que dans la vallée de La Javie, les arbres et les plantes nous rappelaient fortement la Provence et la méditerranée.
Et pour cette dernière nuit, c’est la dernière fois que nous montions les parcs. Peut-être à cause de l’ambiance provençale, l’herbe était bien plus rare que sur nos derniers lieux de bivouac, et nous avons donc décidé de laisser les bêtes pour une partie au pâturage pour d’autres dans un parc provisoire le temps de l’apéro. Une fois l’apéro terminé, nous avons rentré les bêtes dans leurs parcs, qui étaient un peu plus haut. L’apéro passé, nous allions bientôt partir manger, quand je ne sais plus pourquoi, nous sommes allés voir les bêtes, et là, elles étaient sorties de leurs paddocks. Nous avons remonté tout le monde pour refaire un test, et il s’est avéré que l’élément perturbateur était Susu, qui avait mûrement réfléchi sa technique de passage sous les fils. Susu étant l’élément perturbateur, elle a passé sa nuit à l’attache au paturon pour éviter toute bêtise, et nous avons passé la nuit sans plus de problèmes.
Jour 4
Le dernier jour du périple, après une bonne nuit de sommeil, avec quand même le doute de voir les bestioles s’échapper dans la nuit, nous les retrouvons toutes bien rangées à leurs places au petit matin. Une fois rassurés sur leur présence, nous sommes allés prendre le petit déjeuner tranquillement avant de recommencer une dernière fois notre petite danse de la préparation, qui, au bout du quatrième jour, commençait à bien se roder. Il me semble que le dernier jour, nous sommes partis vers 10h pour la dernière étape, qui rétrospectivement était la plus belle de notre petit tour.
Nous avons commencé par passer le col de l’Escuichière pour redescendre presque au niveau de L’ésclangon, pour remonter une dernière fois à une petite cabane où nous avons pu prendre notre dernier repas en commun du séjour. Après le repas, nous entamons la dernière petite descente dans un tas de cailloux rappelant le Colorado (mais aussi un peu les cailloux de chez moi, hahaha). Cette petite descente a été l’occasion de faire un véritable shooting photo pour remplir les boîtes à souvenirs. Nous avons ensuite rejoint une petite route départementale pour rejoindre Barles. Cette petite route nous a fait évoluer dans de jolies petites gorges, jusqu’à sortir des gorges de Barles. À partir de ce moment-là, nous avons pris la route pour rentrer dans notre petit coin de pays de collines et de soleil.
Après avoir déshabillé les bestioles, nous sommes partis prendre un café avant de commencer les petits allers-retours pour ramener tout le monde à Seynes-les-Alpes. L’heure était au chargement des petits chevaux, donc nous avons commencé par charger les premiers chevaux. Avec la fatigue, je me suis retrouvé à la tête d’une jument qui n’était pas la mienne, et je me suis rapidement pris un petit rappel à l’ordre. En essayant d’attacher la jument à la barre du van, j’ai reçu la longe dans la figure, ce qui a eu pour effet de me faire saigner abondamment le nez ( rien de cassé mais ça réveil ). Du coup, une petite pause s’est imposée le temps de savoir quoi faire, et nous avons fini par trouver une solution où tout le monde a pu rentrer à bon port !
La douche du soir a été un véritable régal, et nous avons bien mangé pour notre dernier soir à Seynes, un vrai régal !
Jour 5
Le jour du retour est arrivé. Le matin, nous prenons le temps de savourer un bon petit déjeuner et de visionner nos photos pour graver notre petite aventure dans notre mémoire.
Une fois l’instant photo passé, nous sommes allés observer les animaux avant de partir prendre un café, puis de décoller vers 11 heures. Spoiler : nous sommes partis à 14 heures, car nous avons été invités à partager un délicieux repas bien animé. C’est donc aux alentours de cet horaire que j’ai pris la route pour rentrer dans mon pays de petites collines et de soleil. Et c’est ainsi que s’est terminée la première randonnée itinérante de ma vie !
Conclusion de ce petit séjour
Maintenant que je vous ai fait un petit journal de bord , je vais vous raconter ce qu’il va rester de cette petite aventure : plein de choses !
J’ai appris pas mal de choses sur moi.
J’ai eu des retours sur le matériel que j’utilise.
J’ai appris comment réagissent les bestioles dans ce genre de situation.
J’ai partagé un chouette moment de vie avec des gens et des animaux formidables qui me donnent l’envie d’aimer le monde.
Les trucs que j’ai appris sur moi : j’ai essayé de ne pas trop en parler, mais j’ai retrouvé mes petits démons du soir. Sur la journée, je profitais du périple en méditant sur les petits paysages qui passaient. Mais quand nous arrivions sur la fin de journée, le petit cafard du soir venait taper à la porte avec les petites inquiétudes infondées qui viennent avec. Ce coup de mou est, je pense, lié aux premières fois et au manque de pratique de l’itinérance. Il va falloir travailler à déconstruire tout ça.
Les retours sur le matériel : le matériel a bien tourné dans l’ensemble. Pas de blessure majeure, mis à part sur le collier de chasse que je dois modifier. Le nouveau tapis englobe bien l’ensemble des sacoches. En parlant de sacoches, pour le coup, ça va que nous avions un mulet de bât, sinon j’aurais eu du mal à être autonome. Le sac de trail est incroyable pour faire office de coussin une fois rempli le soir. Et je suis bien content d’avoir acheté un bon sac de couchage !
Le comportement et la gestion des bêtes : le comportement des bêtes est à voir pour moi d’un point de vue mental et physiologique.
Sur le mental : ça fait pas mal de changements dans tous les sens, et j’avais une peur de papa poule qu’elles ne vivent pas très bien la blague. Et bien, dans l’ensemble, même si je me rends compte de l’importance d’avoir un groupe d’équidés pour la gestion des émotions de tout un chacun.
Sur le plan physiologique : j’étais parti avec plein de stress. Va-t-elle être prête ? Ne va-t-il pas faire trop froid ? Le changement d’alimentation, foin => herbes, ne va-t-il pas être trop brutal ? Et bien, toutes ces questions n’avaient pas lieu d’être, je pense. Pour l’entraînement, même si je pense qu’elle était bien prête, j’ai essayé de la ménager le plus possible en marchant le plus possible (je dirais bien 70% de la randonnée). Pour le froid, je pense que les premières nuits ont dû lui faire tout drôle, passées de 8 à 10 degrés à -2, ça doit piquer, mais pas de signe de souffrance apparente. Et pour l’alimentation, le passage à l’herbe n’a pas eu d’effet notoire, mis à part un peu de caca mou.
Merci humains et les petits animaux, qui m’ont poussé à me sortir les doigts des fesses, mille merci à la petite équipe sans qui je pense que je ne serais pas sortie de mon petit Sud natal pour me lancer dans cette petite aventure. Et même si j’ai râlé tout du long, on remet ça quand vous voulez !